L’agriculture contemporaine fait face à des défis complexes, tels que la sécurité alimentaire, l’accroissement des populations, la pollution de l’environnement mais aussi la résilience face aux aléas climatiques et tant d’autres. Par conséquent la production n’est plus sa seule finalité, mais elle doit aussi contribuer à préserver la santé des populations et l’équilibre des écosystèmes.

Conscient de ces enjeux auxquels fait face l’agriculture, l’Afrique en général, l’Afrique subsaharienne en particulier s’efforce de plus en plus d’améliorer les systèmes agricoles et alimentaires pour les rendre plus résilients et durables pour assurer une souveraineté et sécurité alimentaire. D’ailleurs, en novembre 2016, s’est tenue la déclaration d’Addis-Abéba en Ethiopie sur l’agroécologie qui soutenait que, « l’agriculture biologique et la souveraineté alimentaire renforcent les efforts, en matière d’amélioration des sols dégradés et infertiles, ayant une carence en nutriments essentiels, qui sont en augmentation et qui compromettent les capacités actuelles et futures de production alimentaire en Afrique ».

Ainsi, le Sénégal, à travers son Plan Sénégal Emergent (PSE) vise un développement durable afin de permettre l’éclosion d’entreprises performantes et compétitives et de satisfaire la forte aspiration des populations à un mieux-être. Conscient de l’importance de l’agriculture dans le tissu économique et social du pays, le Président de la République, son excellence, Monsieur Macky SALL vise à « Faire de l’agriculture le fer de lance de notre économie ». Toutefois, l’agro-business est depuis longtemps prôné comme solution salvatrice pour la sécurité alimentaire en Afrique et aussi au Sénégal. Ce type d’agriculture conventionnelle, du fait de l’utilisation non rationnelle des intrants contribue d’avantage à la dégradation importante des terres productives. De plus, plusieurs études ont montré les défaillances de ce type d’agriculture dans un contexte où presque 90% de la nourriture est produite par de petites exploitations familiales.

Cependant, pour faire pallier à cela, l’agriculture écologique biologique (AEB) constitue une véritable alternative sur les plans socio-économique et environnemental. Même si, elle est longtemps considérée comme moins productive et incapable de nourrir les populations, l’agriculture écologique biologique a réussi à trouver sa place dans l’économie d’un grand nombre de pays, en particulier ceux d’africains. Dans le monde, 1,5 % des terres agricoles soit 71,5 millions d’hectares sont déjà biologiques, avec le Sénégal qui enregistre 7989 hectares sont certifiées biologiques soit un pourcentage de 0.1% des terres nationales arables.

Le potentiel de l’agriculture écologique biologique est immense pour les exportations mais aussi pour le marché domestique où la demande des produits sains ne cesse de croître. Afin de permettre le décollage de l’agriculture écologique biologique au Sénégal et de faire d’elle, une pourvoyeuse d’emplois des jeunes et de permettre des systèmes alimentaires et nutritionnels durables, il est nécessaire de développer des politiques publiques appropriées pour sondéveloppement et de l’intégrer dans les programmes de recherche agricole et agroalimentaire.

C’est dans cette dynamique que, la Fédération Nationale pour l’Agriculture Biologique (FENAB) en collaboration et soutien de : la Plateforme Nationale Agriculture Ecologique Biologique (PNAEB), Biovision Africa Trust (Bvt) à travers l’Initiative Agriculture

Ecologique Biologique (I-AEB), IFOAM Organics International et le Projet d’Appui à la Transition Agroécologique en Afrique de l’Ouest (PATAE), organisera la conférence nationale sur l’agriculture écologique biologique portant sur le thème : « Systèmes Alimentaires et Nutritionnels Durables : Place de l’Agriculture Ecologique Biologique ».

La conférence sera organisée dans le cadre du Projet de renforcement organisationnel du Bio au Sénégal (PROBio Sénégal) entre IFOAM – Organics International et la FENAB », financé par le « Bundesministerium für wirtschaftliche Zusammenarbeit und Entwicklung – BMZ » dans le cadre de l’initiative « Invest for Jobs – Opportunités de croissance en Afrique, par le biais de SEQUA.

l’Objectif de cette conférence nationale est de promouvoir le dialogue multi acteurs pour faciliter une meilleure prise en compte de l’agriculture écologique et biologique dans les politiques publiques concernant les Systèmes Alimentaires et Nutritionnels.